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Escadron
de transport 3/60 "ESTEREL"
La naissance de l'escadron de transport 3/60 "Estérel" est liée à une volonté de la France de se doter d'une Force de dissuasion nucléaire. Depuis 1968, les équipages et les avions de cette unité spécifique ont sillonné tous les cieux du globe. Voyage à travers le temps. L'année
1964 annonce l'ouverture du Centre d'essais nucléaires du Pacifique. Le F-RAFA effectue alors ses premières liaisons vers le Pacifique et son voyage officiel : un tour du monde au profit du Président de la République, le Général de Gaulle. Le
1er mai 1968, la réorganisation du GLAM entraîne la création
de l'Escadron de transport 3/60 "Estérel" à vocation long-courrier.
Ses bureaux sont installés sur la Base aérienne 107 de Villacoublay.
Son avion, le DC-8-55, est quant à lui stationné sur la plate-forme
du Bourget. Dès sa création, trois missions lui sont confiées. La principale reste la liaison France-Polynésie pour le compte de la Direction du Centre d'essais nucléaires (DIRCEN). L'unité assure également des vols au profit des armées, coordonnés par le BTMAS (Bureau de transports mer air et surface). Ces appareils transportent aussi bien le fret que le personnel vers les différentes régions du monde où la France est présente. L'unité assure également les voyages officiels : le Président de la République et des hautes autorités gouvernementales. À ces deux missions s'ajoutent enfin les vols d'instruction destinés à maintenir le haut niveau de qualification des équipages. L'activité
croissante des essais nucléaires conduit l'Etat-major de l'Armée
de l'air et la DIRCEN à acquérir un second DC-8. Pris en compte
fin juillet 1969, il est immatriculé F-RAFB et affecté au sein de
l'escadron "Estérel". Il assure les vols de liaison long-courrier
vers les pays francophones de l'Afrique, la Guyane, les Antilles et la Réunion. L'année
1974 est marquée par l'ouverture du nouvel aéroport Roissy-Charles
de Gaulle à Paris. Mais les besoins de la DIRCEN ne cessent de croître et les DC-8 affectés au long-courrier ne suffisent plus.L'Armée de l'air achète alors un nouvel appareil à la compagnie UTA : le super DC-8-62-CF, immatriculé F-RAFD. Il est livré le 26 janvier 1976. Au début des années 80, six DC-8 font briller l'insigne de l'Estérel. Dès l'automne 1980, par souci d'économie, l'Armée de l'air remotorise ses appareils avec des réacteurs franco-américains CFM 56, nettement moins bruyants. Ils répondent ainsi aux nouvelles normes en vigueur. Grâce aux performances de ces appareils, les vols France-Polynésie ne comportent plus qu'une seule escale : Los Angeles. En 1988, la flotte de l'unité s'enrichit d'un avion court et moyen-courrier : la Caravelle SE 210-10R en provenance du Groupe de liaisons aériennes ministérielles. Cette livraison lui permet de répondre à toutes les demandes formulées par le BTMAS. La Caravelle reste quatre ans au sein de l'unité, totalisant plus de 2500 heures de vol. Cinq ans plus tard, deux Airbus A310-300 viennent compléter la flotte. Cet aéronef d'une nouvelle génération nécessite la création d'une cellule pilote spécifique dans les locaux de l' "Estérel". L'année 1994 marque un tournant dans l'histoire de l'unité. Après 25 ans sur la Base de Villacoublay, l'Escadron "Estérel" déménage sur la Base aérienne 110 de Creil, en octobre. Depuis, des changements se succèdent. L'arrêt des essais nucléaires dans le Pacifique diversifie les missions de l'unité : ouverture de la ligne sur Nouméa, renforcement des activités sur la Guyane, soutien logistique aux forces françaises en Afrique et en ex-Yougoslavie. (1) Aujourd'hui A l'entrée d'un bâtiment d'architecture récente, un panneau habillé d'un globe terrestre de forme ovale accueille les visiteurs. Il s'agit de l'Escadron de Transport (ET) 3/60 "Estérel", implanté sur la base aérienne 110 de Creil. À proximité, nul avion, nul mécanicien. À l'intérieur, les missions sont préparées pour le lendemain. Des noms de destinations fusent : Libreville, Abidjan, Douchanbé, Natal... Cette
unité de la Force aérienne de projection se distingue de ses consurs.
Externalisée, la maintenance de ses quatre avions de ligne (un DC8 et trois Airbus A310-300) est assurée par la société "Air France". Le champ d'action de l'unité est étonnement vaste. Ici les destinations les plus lointaines semblent proches." Partout et tout le temps ", telle devrait être la devise de l' "Estérel". Ce que confirme [ ] le commandant de l'ET 3/60: " J'ai toujours un avion et un équipage dans le ciel, dans n'importe quelle partie du monde ! " [ ] Être au cur de l'action et de l'actualité, c'est le quotidien des hommes et femmes de l'"Estérel". En permanence, ils illustrent la mission principale de l'escadron : la projection des forces. Lorsque
la France décide d'envoyer des troupes en Côte d'Ivoire, ils s'y
rendent.
Toutes ces missions, l' "Estérel" les assure avec un souci de rigueur hérité de ses origines au service de la direction des expérimentations nucléaires. La sécurité et la sûreté à bord sont sans cesse à l'esprit. La formation du personnel navigant, effectuée au sein de l'unité, permet d'en maintenir le niveau. Les instructeurs dispensent des cours et effectuent un contrôle continu tout au long de l'année. L'un des objectifs pour la coopération européenne est la maîtrise de la langue anglaise. Les équipages seront amenés à accueillir de plus en plus de passagers européens [ ] Cas unique dans l'armée de l'air, le maintien en condition opérationnelle des pilotes est réduit au minimum. L'avion est utilisé pour voler, s'exprime [ ] le commandant d'unité, pas pour l'entraînement des pilotes. Dans le but d'optimiser l'utilisation des avions, une large partie de l'entraînement du personnel de conduite (pilotes et copilotes) [ ] s'effectue sur un simulateur loué à "Air France". Les pilotes bénéficient tous d'une expérience dans une autre unité de la Force aérienne de projection et sont affectés sur volontariat. Armé de ses quatre aéronefs, l'Escadron de transport a un but avoué : être la compagnie aérienne des armées. Un outil disponible et réactif, au profit de la Défense, capable de se rendre partout dans les meilleures conditions. Avantage crucial par rapport aux compagnies aériennes civiles, son équipage est militaire et ses avions peuvent être amenés à évoluer sur des théâtres d'opérations. Ainsi début 2002, un A310 de l'Estérel a reçu des impacts de balle sur la dérive à Douchanbé. "Nous ne sommes pas une unité de combat", ajoute le Commandant d'escadron, mais nous pouvons être confrontés à ce genre de risques. L'unité répond aux besoins de la Défense en acheminant du matériel dont le transport est interdit par voie aérienne civile, comme les armes et munitions. Elle se rend sur des terrains où les compagnies civiles refusent de se poser, et assure une alerte à douze heures sur n'importe quelle destination. Vers une Europe du transport Le programme ATARES (Air Transport and Air-to-air Refuelling Exchange of Service) est un accord européen mis en uvre par l'EAC (European Airlift Center) à Eindhoven. C'est une mise en commun de moyens de transport et de ravitaillement en vol des nations participantes. Ces dernières sont l'Allemagne, la Belgique, l'Espagne, la France, la Grande-Bretagne, l'Italie et les Pays-Bas. L'Estérel
est l'un des fers de lance de la politique de l'Armée de l'air française
dans ce domaine. Chaque mois, un Airbus A310 ainsi que son équipage
sont réservés au profit de l'EAC. "C'est une bourse d'échange,
explique le commandant de l'Estérel. Au mois d'octobre, des militaires
français ont voyagé avec des avions d'autres nations. En revanche,
nous avons transporté des militaires européens en novembre."
Lorsque le besoin d'un transport par voie aérienne militaire supplémentaire
se fait sentir, l'Armée de l'air fait appel aux ressources européennes.
Si pour l'instant, les missions au profit de l'EAC ne représentent qu'un
faible pourcentage de l'activité globale de l'escadron, celui-ci est appelé
à croître d'une manière significative dans les mois et années
à venir. (2) Ces
textes sont extraits de la revue "Air actualités" n° 577
de décembre 2004-janvier 2005
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